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Communiqué - violences au Flirt ou Front Transfem

IMPORTANT : VIOLENCES AU SEIN DU FLIRT

Nous décidons aujourd’hui de rendre publics nos échanges avec le Flirt ou Front Transfem
suite à des violences commises en son sein.

Toutes les informations sur ce qui s'est passé au Flirt et ce qui continue de se passer depuis
notre premier communiqué nous viennent de témoignages directs de personnes ayant été
ou étant toujours au Flirt.

Voici le premier communiqué que nous avons envoyé au Flirt le 17 février 2024 :
« Après de longues réflexions, nous décidons aujourd’hui d’alerter le Flirt sur des
dynamiques et agissements graves en son sein, avec l’espoir que le collectif saisisse la
gravité de la situation et mette en place des solutions.

Introduction :
Ce texte va parler de différents types de violences, notamment sexuelles, mais sans récits
détaillés. Il va aussi parler de détestation de soi, de comment on gère nos communautés
multi-traumatisées, de l’ego et de l’affinitaire dans le militantisme. Il permettra, nous
l’espérons, des réflexions et une gestion collective sur ces sujets.
Les personnes concernées ou témoins ayant rapporté les faits veulent rester anonymes et
ne souhaitent pas pointer des individus ou des actes en particulier.
Leur volonté est que les dynamiques au sein du Flirt qui ont permis que ces violences se
produisent stoppent, que les évènements qui ont eu lieu ne se reproduisent plus, que des
structures soient mises en place à cet effet.
Note d’intention : Le Front Transmasc n’a pas d’intérêt à “attaquer” une autre organisation
trans. Nous ne nous inscrivons pas en “compétition” avec les autres collectifs trans. Au
contraire, nous croyons en la complémentarité et en la nécessité des différentes
organisations. Nous ne défendons pas notre mode de fonctionnement comme étant le
meilleur et nous ne souhaitons pas non plus que tout le monde ait le même.
En revanche, le Front Transmasc refuse la posture nihiliste selon laquelle la reproduction
sans gestion des violences serait une fatalité dans nos communautés. La lutte implique de
vouloir faire mieux et de croire en notre capacité à le faire. Entre camarades nous aspirons à
nous confronter les un-es les autres et nous accompagner, pas à nous conforter dans la
reproduction des violences contre lesquelles nous luttons.

Présentation des faits :
Des faits de violences caractérisés nous ont été signalés tels que :
- viols
- agressions sexuelles ; notamment : exhibitionnisme, attouchements
- harcèlement sexuel
- grooming

D’autres faits graves plus difficiles à caractériser ont été signalés tels que :


- manque de prise en compte (voire instrumentalisation) des rapports de pouvoir
liés à l’expérience, à l’ancienneté ou au statut de certaines membres ; ce qui a pu amener à
des formes de grooming et de silenciation / exclusion

- manque de prise en compte (voire instrumentalisation) des problématiques tox,
putes et/ou sans-papiers ; ce qui a pu amener à des formes de mise en danger (par
exemple : participation non éclairée de personnes en situation irrégulière à des activités
illégales, certaines ont d’ailleurs été confrontées à la justice et ont perdu des droits), ou à
des formes de silenciation / exclusion

Pistes de réflexion pour identifier certaines dynamiques ayant rendu possibles et/ou
entretenu les violences :


Nos discussions avec des personnes ayant côtoyé le Flirt et/ou ayant signalé les
événements précédemment exposés nous ont amené à identifier certaines dynamiques ayant rendu possibles et/ou entretenu les violences. Nous appelons le Flirt à compléter ces
pistes par ses propres réflexions et analyses.

Voici quelques éléments :
(1) Comme dans beaucoup d’espaces militants, il y a au Flirt un culte de la
personnalité autour de certain-es membres. Ce petit nombre de personnes sont celles qui
concentrent l’information et les pouvoirs et qui s’investissent le plus dans le collectif.

(2) Cela va de pair avec un manque de transmission/formation, le format
d’organisation ne permet pas de rendre l’information et la prise de décision accessibles à
toustes.

(3) Le manque de transparence et de partage de l’information est accentué par une
confusion entre relations affinitaires et militantes. En effet, les membres les plus investi-es
développent des relations affinitaires et rapidement, font circuler les informations entre
elleux plutôt que par des canaux de diffusion officiels.

(4) Le Flirt promeut en son sein un “pacte trans / pacte de non call-out / pacte
anti-cancel”. Ce pacte part du constat que de nombreux-ses personnes trans, en particulier
transfems, sont victimes de call-out, qui s’accompagnent souvent d’une mise à mort sociale,
voire littérale. Au départ, le pacte vise à lutter contre l’isolement et le harcèlement des
personnes transfems accusées de violences. Le problème, c’est que plutôt que de proposer
une gestion compréhensive et collective des violences commises par ses membres, le Flirt a
choisi d’adopter une posture de non prise en compte.

(5) Il y aussi dans les espaces gérés par le Flirt une tendance à la valorisation par
l’hyper-sexualisation. Cela passe par des “blagues” récurrentes, par exemple sur des
étiquettes sexuelles qui deviennent identitaires (top/bottom), ou par des références à la
“culture doll” dont font partie les membres starifié-es du Flirt. Ces éléments, qui ne sont pas
des problèmes en soi, peuvent le devenir sans modération/régulation et sans discussion
critique incluant toustes les personnes participant à ces espaces.


Conclusion :

Nous estimons que nos échanges avec le Flirt ont été un échec. Nous estimons que le Flirt
n'agit pas actuellement en son sein de manière à éviter la reproduction des violences déjà
commises. Nous cessons dès lors toute collaboration avec le Flirt.

-> Pour le signalement complet, merci d'en faire directement la demande par mail.
Publié le : 21/04/2024, modifié le : 21/04/2024

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